Groupe de la majorité à la Ville d’Annecy

Annecy se dote d’un plan canopée pour préparer la ville au réchauffement climatique.

Crédit photo : ville d’Annecy

Face aux défis croissants du changement climatique, la Ville d’Annecy dévoile son Plan Canopée, une stratégie ambitieuse et structurée pour adapter le territoire urbain, renforcer la biodiversité et améliorer durablement la qualité de vie de ses habitants.

Le territoire annécien, comme beaucoup de territoires alpins, subit de manière exacerbée les effets du changement climatique. Ces effets sont déjà bien tangibles : les canicules, plus fréquentes et intenses, se combinent à des sécheresses estivales et à des épisodes d’inondations hivernales. L’imperméabilisation des sols, la densification du bâti et l’urbanisation généralisée amplifient ces phénomènes, notamment l’effet d’« îlot de chaleur urbain », particulièrement marqué autour des axes routiers et des espaces minéralisés.

En parallèle, les émissions de gaz à effet de serre, fortement concentrées dans les zones urbaines, affectent la qualité de l’air et la santé publique. Cette combinaison de facteurs climatiques et environnementaux fragilise directement les forêts et les arbres en ville, en proie au stress hydrique, au dépérissement, aux attaques parasitaires. Pourtant, la présence du patrimoine arboré en ville et les forêts apparaissent comme les meilleurs atouts pour atténuer les effets du changement climatique.

Le patrimoine arboré urbain et forestier est en effet vecteur de multiples externalités positives :

1. Atténuation des îlots de chaleur. Les arbres réduisent efficacement la température ambiante via l’ombrage et l’évapotranspiration. Un arbre mature peut abaisser la température ressentie de 2 à 8°C, et réduire jusqu’à 30 % les besoins en climatisation. Leur intégration dans les plans d’aménagement urbains permet donc de répondre aux enjeux de confort thermique, en particulier dans les espaces les plus minéralisés.

2. Amélioration de la qualité de l’air. Le feuillage des arbres filtre une partie des polluants atmosphériques. Un arbre peut capter jusqu’à 5,4 tonnes de CO2 au cours de sa vie, mais aussi absorber les particules fines (PM10) et rejeter de l’oxygène. En réduisant la pollution de l’air, ils contribuent ainsi à améliorer la santé des habitants. Les forêts, les arbres, les sols forestiers constituent le deuxième plus grand puits de carbone de la planète après les océans.

3. Préservation des sols et gestion de l’eau. Les arbres renforcent les berges, limitent l’érosion et facilitent l’infiltration des eaux pluviales. Cette fonction est essentielle pour limiter le ruissellement et les risques d’inondation, selon le principe de la « ville-éponge ». À travers le génie végétal, les arbres permettent aussi la restauration de milieux dégradés.

4. Soutien à la biodiversité urbaine. Les arbres constituent des habitats essentiels pour la faune urbaine (oiseaux, insectes, petits mammifères), et assurent des corridors écologiques entre espaces verts. Ils s’intègrent dans les trames vertes et bleues des documents d’urbanisme, essentielles à la résilience des écosystèmes.

5. Bénéfices pour la santé mentale et physique.Les espaces arborés favorisent la détente, réduisent le stress et sont des espaces propices à la pratique d’activités physiques. Ils jouent également un rôle social important, en offrant des lieux d’échanges, inclusifs et accessibles. Les arbres sont des éléments clé du paysage. Le besoin de « nature en ville » est désormais une demande forte des habitants, influant même sur les prix de l’immobilier.

Crédit photo : ville d’Annecy

Les arbres jouent donc un rôle essentiel pour la qualité de vie des habitants, mais aussi dans l’équilibre des écosystèmes face à l’activité de l’homme, au dérèglement climatique et au réchauffement des villes.

La ville d’Annecy dispose aujourd’hui d’un patrimoine arboré urbain et forestier important : environ 30 000 arbres en ville et 1000 ha d’espaces forestiers sur foncier public. À cela s’ajoute tout le patrimoine arboré existant sur foncier privé, qui n’est pas comptabilisé précisément aujourd’hui. Cependant, ce patrimoine arboré est fragile, et son dépérissement s’accélère de manière visible, à l’instar des coupes importantes en forêt du Semnoz, en raison de la crise du scolyte qui touche les épicéas, et le développement d’autres parasites et maladies qui touchent diverses essences.

Dans ce contexte, le développement d’un Plan Canopée constitue une réponse structurelle et systémique pour adapter les zones urbaines aux différents effets du changement climatique, en préservant et développant la végétation afin de garantir une qualité de vie et une santé optimale pour les habitants.

Le Plan Canopée est une stratégie de long terme pour le patrimoine arboré d’un territoire donné, visant à préserver les arbres existants et à développer le couvert arboré urbain et forestier, en tenant compte des grands enjeux qui touchent le territoire :

  • Changement climatique et dépérissements massifs des arbres en ville et en forêt ;
  • Nécessité de préservation de la biodiversité et des corridors écologiques ;
  • Nécessité d’adaptation des villes aux vagues de chaleur, pour la santé et le bien-être des habitants ;
  • Réponse à la demande citoyenne de développer la végétalisation et l’arborisation des villes ;
  • Nécessité de capitaliser sur les services écosystémiques rendus par les arbres pour la résilience du territoire.

« Les arbres nous rendent de nombreux services. Ils agissent comme climatiseur naturel et répondent à des enjeux de santé publique et mentale. En tant que collectivité, il est de notre responsabilité de leur donner toute leur place en ville, afin d’améliorer la qualité de vie des habitants aujourd’hui, de préserver la biodiversité et d’assurer la pérennité du territoire pour les générations futures ».

Chloé Rivière, maire-adjointe en charge de la nature en ville, de la politique alimentaire et de l’agriculture urbaine

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